Les études montrent qu'être HPI ne prédispose pas à plus d'angoisse ou plus d'anxiété. Pourtant, il arrive comme à tout le monde de passer par des moments compliqués voire très difficiles. La cause de cette anxiété peut ou pas être liée à ton atypie.
Dans tous les cas, je souhaite aujourd'hui te donner un aperçu de la santé mentale chez les HPI et autres atypiques, et comment en prendre soin.
Au sommaire
Les raisons d'une mauvaise santé mentale
Comme pour tout être humain, nous sommes influencés dans notre santé mentale par :
- Notre environnement matériel et physique : le besoin de vivre et d'évoluer dans un espace sécure (un toit sur sa tête), de correctement gagner sa vie...
- Nos relations sociales : les conflits familiaux ou professionnels, les difficultés amoureuses nous impactent directement
- Notre santé physique : toute personne ayant été au moins un jour malade a pu ressentir combien cela peut impacter notre corps, nos pensées et donc notre moral voire notre vision de la vie !
- Et bien sûr, notre histoire personnelle : notre construction psychique débute dès l'enfance et certaines blessures voire trauma peuvent laisser des empreintes à l'âge adulte. Dans cette étude américaine, on peut voir les impacts de la maltraitance des enfants sur le long terme (PDF, page 21)
Qu'en est-il de la santé mentale des HPI ?
Chez les personnes à haut potentiel intellectuel, on va retrouver ces mêmes causes, additionné à des problématiques plus spécifiques comme :
- Une tendance à se surinvestir dans leur travail : il y a d'ailleurs une sur-représentation des HPI dans les cas de burn-out.
- Une recherche de stimulation intellectuelle : Voire une sur-stimulation provenant d'une surcharge d'information. Cela peut entraîner de l'anxiété, de la dépression et des troubles mentaux.
- Un sentiment de décalage : tu peux alors avoir la sensation d'être seul, incompris. Et donc, rester seul avec tes ennuis, ta souffrance à ruminer.
- Une recherche de sens intense : sur le sens de la vie, de ton existence qui peut aller jusqu'à des angoisses existentielles.
- Pour certains, une grande sensibilité : avec des émotions plus intenses et parfois des difficultés à accueillir et vivre ses émotions. Dans les cas les plus poussé, cela entraîne une dissociation entre la tête et le corps. Ce que j'appelle vivre dans sa tête. Quand tu fais des choix sans prendre en compte tes ressentis
Globalement, il n'y a pas de raison qu'un HPI aille moins bien qu'une autre personne et les études le prouvent comme ces métas analyses de Nicolas Gauvrit relevé dans "Les surdoués ordinaires". Mais la vie étant ce qu'elle est, un événement particulier, une histoire personnelle et notre santé mentale peut être mise à mal.
A quoi reconnaît-on qu'on va mal ?
Oui, j'insiste là-dessus. Ca pourrait sembler idiot comme question, et pourtant ! J'ai mis 3 ans avant de comprendre que je vivais un harcèlement moral et un burn out. Que ce que je ressentais n'était pas normal. Pour certains d'entre nous, chercher à s'adapter est une stratégie si bien utilisée que l'on n'est plus à l'écoute de nos signaux d'alertes. On appelle cela une dissociation.
Parfois, tu vis cela depuis l'enfance, tu as été le ou la bonne élève. Tu as toujours cherché à faire plaisir et ce que tu vis c'est un syndrome du caméléon.
Comment reconnaître que cela ne va pas :
- Tu te sens seul·e, personne ne te comprend
- Tu as du mal à parler autour de toi de ce que tu vis
- Tu te lèves sans énergie le matin, voire la boule au ventre
- Tu fonctionnes en mode automatique, sans ressentir de joie
- Des pensées tournent en boucle en mode : "que dois-je faire pour m'en sortir ?", "J'aurais du faire ci...", "Je suis nul·le de ne pas avoir penser à ça..."
- Tu ne voies pas d'espoir, tout te fait peur
- Tu te sens trop faible, sans énergie pour entreprendre un changement
- Tu n'as plus envie de sortir de chez toi et de voir du monde
Est-ce que ces symptômes te parlent ? Tu en ressens certains ?
Cette liste n'est pas exhaustive. Elle décrit un état mental du système nerveux autonome que l'on appelle "le dorsal" en théorie polyvagale (développée par le Dr Stephen Porges notamment). Un état où notre système perçoit un grave danger. Qui nécessite de faire appel à quelqu'un, un professionnel pour en sortir.
Mais tu peux aussi ressentir :
- Le sentiment de ne pas en faire assez
- Un stress à l'idée de tout ce que tu as à faire
- Une accélération du rythme cardiaque comme si tu étais en train de courir un sprint
- La sensation de manquer de temps pour tout
- D'être dans la précipitation, toujours en retard
Tu veux faire le point pour savoir si tu es proche du burn-out ? Je te propose un quiz qui te prendra 5 min et t'aidera à savoir où tu en es de ton burn out.
Que faire pour aller mieux ? Les 12 astuces que j'utilise
Depuis 5 ans, je remarque que le mois de janvier c'est un mois hyper difficile pour moi à traverser. Pour d'autres, c'est septembre ou novembre, peu importe. Il peut y avoir un phénomène de dépression saisonnière.
L'avantage de l'observer 5 années de suite, c'est que j'ai appris que ça ne durait pas !
Et qu'il y avait des choses qui m'aidaient à traverser ce tunnel, d'autres qui m'aidaient pas du tout.
Les choses qui m'aident vraiment
- Me reposer, me reposer, me reposer (et faire des siestes)
- Écrire dans mon journal toutes mes idées noires
- Mettre de la musique qui me fait danser le matin
- Me lâcher la grappe : pas envie de ranger ? ok, je range pas
- Appeler des copains qui savent m'écouter sans me conseiller
- Aller chez l'ostéopathe quand les idées noires se manifestent par des douleurs dans mon corps
- Prendre un thé matcha : ça m'aide vraiment bien sur la concentration et j'adoooore le goût umami
- Faire des activités manuelles qui me donnent la joie de créer : la couture, le bricolage, colorier, la poterie ...
- De la cohérence cardiaque quand mes idées noires tournent en boucle et deviennent de l'anxiété ou de l'angoisse et m'empêchent de dormir
- Échanger avec des personnes qui sont dans un état d'esprit positif : pour moi ce sont des gens qui entreprennent car ils savent ce que je traverse, ils ne me jugent. Ils m'aident à voir plus clair et à trouver des pistes. Ils m'aident aussi à voir que ça bouge quand j'ai l'impression que j'en suis toujours au même point.
- Appeler un·e psy ou un thérapeute quand je vois que je ne m'en sors pas seule.
- Prendre rendez-vous avec un·e coach quand je sens que je suis prête à passer à l'action.
Voici ce que d'autres atypiques ont partagé suite à mon post sur Instagram, pour aller mieux :
- Me donner l'autorisation d'avoir un passage à vide et je vais déjà un peu mieux
- Aller marcher en bord de mer, dans la forêt,...
- Prendre un bain,
- Lire, apprendre quelque chose
- Écouter de la musique qui donne la pêche !
- Faire un tirage de carte
- Un soin énergétique
- Faire de l'aquarelle, de l'art thérapie
- Méditer
Ce que je ne fais plus / ce qui ne marche pas pour moi
- Me culpabiliser
- Me forcer à passer à l'action
- Rester seule dans mon coin
- M'enfermer et ne plus rien faire sauf jouer sur mon téléphone en regardant des séries ???? : je le fais un peu au début, et puis à un moment je fais autre chose
- Croire mes pensées qui me disent que je n'y arriverai jamais
- Vouloir tenir coûte que coûte la discipline que j'avais avant mais que je fais à contre-chœur.
Nous passons tous par des moments où nous ne sommes pas bien. Je suis certainement pas la seule, et ne rien dire c'est jouer le jeu des injonctions à ETRE FORT, TENIR, ENDURER.
Et ça, j'ai testé et je ne veux plus !
As-tu des astuces qui fonctionnent bien pour toi ? Partage-les moi en commentaire pour m'aider à enrichir cet article !
Pour aller plus loin, je te propose
Coach et thérapeute pour hypersensible, haut potentiel intellectuel, multipotentiel
Virginie Cotel
Merci de pouvoir trouver des réponses dans votre blog, on se sent moins seule!
Merci beaucoup Nathalie pour votre retour !