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Ce que vous coûte le syndrome du caméléon

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Cette semaine, mon client Sébastien m’évoquait son travail. L’une de ses plus grandes frustrations, c’est de ne pas arriver à dire non.
Il est dans l’informatique et quand tombe un nouveau sujet, c’est toujours pour lui. Il faut dire qu’il adore la nouveauté et puis, il aime bien rendre service…

Non seulement, il s’occupe de l’étude, mais en plus, il enchaîne la réalisation, la vente, l’après-vente, le déploiement. Bref, il fait le boulot de 3 services différents, au moins !
Il me confie : "J’aimerais que les gens me disent ce qu’ils attendent de moi et me mettent des barrières parce que j’ai l’impression qu’ils ne sont jamais satisfaits".

Qu’est-ce que le syndrome du caméléon ?

Aïe, Sébastien vit le syndrome du caméléon, une compétence spéciale des personnes à haut potentiel intellectuel ou hypersensibles : celle de s’adapter à leurs interlocuteurs.
À la manière du caméléon, en fonction des personnes avec qui l’atypique interagit, il va adapter son discours, ses émotions, son apparence, ses pensées, ses actes par rapport à ce qu’il pense qu’on attend de lui.

C’est une compétence, oui, car cela demande un grand sens de l’observation pour comprendre son interlocuteur ou l’environnement dans lequel on se retrouve, un sens de l’analyse pointu pour ajuster son comportement. En réalité, c'est quelque chose qui se fait aussi de façon très inconsciente, intuitivement.

Ce que ce n'est pas

Il ne faudrait pas confondre le syndrome du caméléon avec d'autres phénomènes psychologiques, comme :

  • La synchronisation : En PNL on parle de synchronisation quand inconsciemment (ou pas) nous modifions notre comportement et on le calque sur la personne avec nous. Il peut s'agir du ton de voix, de notre posture, de croiser les jambes ou les bras etc. Ce phénomène est naturel et envoie des signaux non-verbaux rassurants pour signifier que nous sommes en lien avec la personne.
  • La contagion émotionnelle ou l'empathie : lorsque nous ressentons les émotions que semble vivre la ou les personnes avec nous. Par l'effet des neurones miroirs, nous avons tous la capacité (hors pathologie) de comprendre l'émotion de notre voisin·e.

Les exemples proposés dans la deuxième partie de cet article sont pour moi, tout autre chose que le syndrome du caméléon.

Chez les atypiques, ce syndrome est une stratégie de survie pour chercher à accepter de leur environnement social.

Ce que le syndrome du caméléon vous coûte

Pour autant, cette compétence n’est pas sans contrepartie. Elle peut coûter cher :

  • En énergie : dans cette recherche de satisfaire l’autre avant soi, on développe beaucoup de réflexions, d'analyser, d'efforts intellectuels d'une part. D'autre part, à être aussi concentré sur l'autre ou les autres, on oublie de s'écouter soi-même. On ne pose pas ses limites, voire on ne les connaît pas. Et on s’épuise…
  • En estime de soi : les autres, voyant notre serviabilité, vont en demander toujours plus. Ça semble si naturel pour nous de faire tout ça ! C’est un puits sans fond et c’est la sensation de ne jamais faire assez. Donc de ne pas être assez… Et puis, il y a la peur que si on ne fait pas tout ça, on risque de ne plus être apprécié. Ou encore, que si on pense à soi, on sera vu comme quelqu'un d'égoïste !
  • En connaissance de soi : en s’occupant des autres, on ne prend pas le temps d’écouter ses besoins, ses envies. Quand on nous demande ce qu’on aime, ce qui nous ferait plaisir, on ne sait pas répondre !

Pourquoi on développe un syndrome du caméléon ?

Ce syndrome du caméléon est en réalité une stratégie développer souvent très tôt dans notre existence.

Cette stratégie a pour but de nous permettre de faire partie du groupe. C'est quasi inconscient, mais c'est une injonction très puissante chez tous les humains : nous grandissons avec le besoin instinctif d'être en lien et de faire partie d'un groupe.

Et guess what ? Chez les atypiques, ce besoin est très souvent challengé et cela, depuis tout petit car il ou elle est confronté·e très jeune au fait de se sentir différent. Et qui dit différent, dit pas dans le groupe.

Oui, le syndrome du caméléon est une stratégie de survie qui a une grande utilité pour s'adapter à notre environnement. Le souci, c'est quand le coût de la suradaptation engendre une telle perte d'énergie, que l’on crée un faux-self : un masque pour paraître celui ou celle que l'on croit devoir être devant les autres.

Comment sortir du caméléon ?

Comme toute stratégie liée à nos relations, cela peut prendre du temps pour sortir du caméléon. Ce qui est certain c'est que la première étape, est toujours une prise de conscience :

  • Quand est-ce que je me suradapte ?
  • Avec qui ?
  • Dans quel but ?
  • De quoi ai-je peur à ce moment-là ?
  • Qu'est-ce que ça me coûte ?
  • Quels sont les bénéfices à le faire ?

Voici une liste de questions qui me semblent pertinentes à se poser pour mieux comprendre ce qui se joue. Ensuite, sortir de la suradaptation, cela peut vouloir dire :

  • Oser affirmer son point de vue
  • Choisir en fonction de ses goûts
  • Écouter ses ressentis physiques
  • Prendre des décisions où l'on passe en priorité
  • etc

Parfois, quand ce syndrome du caméléon est particulièrement ancré dans nos comportements ou il est l'origine de beaucoup de souffrance et d'épuisement qu'il peut être nécessaire de travailler le sujet avec un professionnel. C'est souvent un sujet abordé en coaching avec mes clients.

A lire également : L'effet caméléon, cette tendance naturelle à s'adapter au comportement des autres

Dites-moi en commentaire, est-ce que vous faites comme mon client Sébastien et avez 15 casquettes dans votre poste ?

Vous avez envie d'en savoir plus sur le syndrome du Caméléon ? Je vous en explique bien plus dans le programme "De décalé·e à épanoui·e".

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