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HPI et déconnexion au corps : Comprendre les raisons avec la théorie polyvagale

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Tu es constamment dans ta tête, toujours à analyser, optimiser, comprendre. Mais quand il s’agit de ressentir ta fatigue ou d’identifier une émotion dans ton corps, c’est le vide. Si tu te reconnais, il est probable que tu sois déconnecté(e) de ton corps. Pourquoi cette déconnexion au corps est-elle si fréquente chez les HPI ? La théorie polyvagale apporte une clé essentielle pour mieux comprendre ce phénomène. Dans cet article, je t’explique les mécanismes derrière cette déconnexion et ce qu’il est possible de faire pour y remédier.

Pourquoi notre corps peut ignorer la douleur : le rôle du système nerveux autonome

Adolescente, j'ai fait du judo. Un jour lors d'une compétition, je me retrouve face à une adversaire. Quand c'est le moment de se lancer, je me fige, j'entends dans ma tête : "allez, c'est parti" mais mon corps ne bouge pas. Mon adversaire attrape mon kimono et me fait une prise. Je me revois presque au ralenti tomber, le pied recroqueviller sur lui-même. Crack! Ippon ! C'est terminé, j'ai perdu. Et j'ai mal au doigt de pied...

Le lendemain, la douleur est plus forte et je boite. Mais on me dit sans trop regarder de près, que je n'ai rien. Et effectivement, la douleur disparait dans la journée.

Je ne te raconte pas cette anecdote juste pour te parler des mes talents de judokate ... Mais plutôt pour t'illustrer le pouvoir que l'on peut avoir sur son corps : mon doigt de pied était bien cassé. J'en ai eu la preuve des années plus tard.

Alors, comment est-ce possible de ne plus ressentir la douleur ?

Je suis sûre que tu as déjà vu vivre une expérience similaire à la mienne. Car nous avons cela en commun : un système nerveux autonome.

Comprendre le système nerveux autonome avec la théorie polyvagale

La théorie polyvagale décrit le fonctionnement de notre système nerveux autonome (SNA) et notamment son lien avec notre façon de réagir au stress. Notre SNA régit la respiration, le rythme cardiaque, la digestion et plein d'autres fonctions dont nous n'avons pas conscience. Une de ces fonctions, c'est la neuroception. La neuroception, c'est le scan permanent de notre environnement à la recherche de signaux de danger ou de sécurité.

Si notre système perçoit de la sécurité, alors notre corps sera dans un état de détente, d'engagement social. On a la sensation que la vie est belle et joyeuse, facile, légère. C'est l'état appelé "Ventral".

Si un danger est perçu, notre SNA bascule dans un premier niveau de défense : le combat ou la fuite. Cet état transforme notre vision des choses : on va percevoir plus les voix ennemies qu'amies, on est dans un mode "moi contre le reste du monde". Physiologiquement aussi, il se passe des choses : notre souffle s'accèlère, les battements cardiaques également, le flux sanguins est envoyé vers les membres afin de se défendre ou fuir. C'est l'état appelé "Sympathique".

Concrètement, cet état de combat ou fuite, est un état d'activation, d'énergie haute. On peut se mettre à ranger toute la maison, ou à travailler encore plus longtemps, plus tard si on est au travail.

Si cet état de combat ou fuite, ne permet pas d'éloigner le danger, notre SNA va basculer dans un 3e état : le figement. Dans cet état, notre corps ne ressent plus rien. Notre énergie est très basse. C'est la bête dans les phares de la voiture qui ne bouge plus devant le danger. On se perçoit coupé du monde, seul, sans ressources, sans issu. On se sent impuissant. Physiologiquement, nos sensations corporels disparaissent, le cerveau sécrète des opioïdes pour ne pas ressentir la douleur, notre souffle est comme en apné. C'est l'état appelé "Dorsal".

L’état dorsal : quand ton corps se met en mode survie

Le figement, ou état dorsal, est une réponse protectrice à un danger perçu comme insurmontable sur le moment. Si cet état peut être salvateur dans une situation ponctuelle, il devient problématique lorsqu’il s’installe durablement. En état dorsal chronique, ton corps reste bloqué dans une posture de survie. Cela ne se manifeste pas seulement par une fatigue intense ou une difficulté à se mobiliser, mais aussi par une déconnexion profonde de tes ressentis corporels.

Pourquoi ? Parce que le cerveau continue de sécréter ces opioïdes naturels, rendant les signaux du corps presque imperceptibles. Résultat : tu ne ressens plus la faim, la douleur, la fatigue, ou même des émotions. Le corps se met en veille, et cela crée un fossé entre toi et ce qu’il tente de te dire. Par exemple, les personnes qui vont jusqu'au Burn Out, ne ressentent pas les signaux d'alertes du fait d'un état dorsal chronique.

HPI : comment le stress chronique renforce la déconnexion au corps

Chez les HPI, cette déconnexion au corps trouve souvent un terrain propice. Pourquoi ? Parce que leur esprit fonctionne déjà à toute vitesse, avec une capacité d’analyse, d’anticipation et de réflexion très développée. Quand le corps s’efface, le mental prend encore plus de place, compensant ce vide par une suractivité cérébrale. Sans compter qu'analyser, anticiper, comprendre donne une illusion de sécurité. Cela va renforcer la tentative de tout passer par le mental.

Le problème, c’est que ce mental hyper-sollicité devient une sorte de pilote automatique. Plutôt que d’écouter ce que le corps tente de signaler – fatigue, stress, besoins fondamentaux – tu continues à "fonctionner", voire à accélérer. C’est un cercle vicieux : plus tu te coupes de ton corps, plus ton mental s’emballe, et plus tu restes bloqué dans un mode de survie.

Le piège de l'hyperadaptation

Cette dissociation, combinée à la rapidité mentale des HPI, peut donner l'impression que tout va bien. Tu continues à performer, à trouver des solutions, à avancer coûte que coûte. Pourtant, ce mode de fonctionnement te déconnecte de toi-même. Tu ne ressens pas que ton énergie s’épuise, que tes limites sont franchies, ou que ton stress s’accumule.

C’est ici que la théorie polyvagale offre une clé précieuse : pour sortir de cet état dorsal chronique et rééquilibrer ton système nerveux, il faut réapprendre à t’ancrer dans ton corps, petit à petit. Car c’est en renouant avec tes sensations que tu pourras libérer ton mental de son rôle de compensation et retrouver un équilibre plus sain.

Se reconnecter à son corps : pourquoi la thérapie peut être nécessaire

Si tu te reconnais dans ce fonctionnement, sache que tu n’es pas seul(e). Mais sortir de cet état dorsal chronique n’est pas toujours une tâche que l’on peut accomplir seul. Les mécanismes qui t'ont mené(e) à te couper de ton corps ne sont pas le fruit du hasard : ils se sont souvent installés tôt dans ta vie, comme des schémas protecteurs face à des expériences de stress ou de danger.

Ces schémas, bien qu’obsolètes aujourd’hui, peuvent rester ancrés, comme des réflexes automatiques. Et c’est là qu’une thérapie peut jouer un rôle clé. En te reconnectant à tes ressentis corporels dans un cadre sécurisé, avec un thérapeute formé à ces approches, tu peux progressivement déconstruire ces patterns anciens.

La thérapie, notamment basée sur la théorie polyvagale comme l'intelligence relationnelle® ou d’autres approches somatiques, permet de travailler en douceur avec le système nerveux. Elle t’aide à :

  • Retrouver une sensation de sécurité dans ton corps et en lien,
  • Explorer tes émotions sans les fuir,
  • Réactiver ton état ventral, cet espace où ton esprit et ton corps coopèrent dans un équilibre sain.

Te reconnecter à ton corps, c’est aussi te donner les moyens d’écouter tes vrais besoins, de ralentir quand c’est nécessaire et d’apprendre à te faire confiance. Parce que la clé, ce n’est pas seulement de comprendre avec ta tête, mais de ressentir avec tout ton être.

Conclusion

Etre déconnecter de son corps n’est pas une fatalité. Si cet état dorsal s’installe parfois comme une réponse à des expériences passées ou à des mécanismes de défense, il est possible d’en sortir. En apprenant à écouter les signaux subtils de ton corps, tu peux retrouver un équilibre plus sain entre tes pensées, tes émotions et tes sensations physiques.

Pour les HPI, dont le mental tourne souvent à plein régime, cette reconnexion est d’autant plus essentielle pour éviter de s’épuiser ou de rester figé(e) dans des schémas de stress chronique. La thérapie peut être un précieux allié dans ce processus, en aidant à déconstruire les anciens réflexes et à créer un espace de sécurité pour explorer ces ressentis.

Alors, si tu te sens coupé(e) de ton corps ou pris(e) dans une spirale mentale, sache qu’un autre chemin est possible. Si la thérapie est quelque chose qui t'intéresse, tu peux réserver un appel découverte gratuit avec moi, juste ici :

Pour aller plus loin sur ce sujet de la déconnexion au corps et de l'hyper-mentalisation:

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